Le Président Michel Martelly, qui a fait la fête dans la troisième ville du pays où le grand absent était le Premier ministre Garry Conille, promet à la population de Port-au-Prince un carnaval des fleurs, l’été prochain
Temps fort du carnaval haïtien, le défilé des chars musicaux se déroulait à l’occasion du troisième et dernier jour gras en présence notamment du Président Michel Martelly dans la ville des Cayes (environ 200 km au sud de Port-au-Prince) où les organisateurs ont affiché une grande satisfaction après avoir communiqué un bilan de 1 mort et 130 blessés pour les deux premières journées.
Un jeune homme de 29 ans, Schiller Guerrier, qui était en état d’ivresse, a été tué par un char dans la nuit de lundi à mardi. 70 nouveaux blessés, pour la plupart légers, sont venus s’ajouter aux 60 enregistrés dimanche.
Après le passage dans le désordre d’environ 2.000 figurants représentant différentes expressions carnavalesques traditionnelles, en tête du cortège se trouvait mardi le groupe Racine RAM suivi de Brothers Posse et Voix des îles. Deux groupes contraints de partager le même char malgré la popularité phénoménale de leurs méringues très dérangeantes pour l’administration actuelle.
Le chef de l’Etat, qui s’est livré à des déhanchements très applaudis lors d’une apparition sur le char de Djakout #1 –après une première aux cotés des musiciens de Kreyol La- s’est félicité du bon déroulement de cette première édition du carnaval national hors de Port-au-Prince. De l’avis de l’ancien chanteur de Compas Michel Martelly dit « Sweet Micky », au pouvoir depuis neuf mois, cette initiative entre dans le cadre du processus de « décentralisation » du pays.
Pour sa part, le maire des Cayes, Yvon Chéry, estime à plus de 300.000 le nombre de carnavaliers venus de Port-au-Prince, d’autres régions et de la diaspora ayant investi la troisième ville d’Haïti durant les trois jours gras.
Accompagné de son épouse Sophia Saint-Rémy et de plusieurs ministres, M. Martelly a quant à lui relayé les propos de quelqu’un suggérant qu’un million de personnes auraient fait le déplacement.
Les autorités tablaient sur d’importantes retombées économiques que pourraient entraîner ces festivités pour l’ensemble de la cote sud et ses destinations touristiques d’une beauté incontestable.
Si le chef de l’Etat était entouré des Sénateurs Joseph Lambert (sud-est), Youri Latortue (Artibonite, nord), Fritz Carlos Lebon (sud), Yvon Buissereth (sud)et Michel Clérié (Grand’Anse, sud-ouest), en revanche, l’absence du Premier ministre Garry Conille et du deuxième Sénateur du sud, Francky Exius, était très remarquée.
La plus grande fête populaire haïtienne survient au milieu d’une crise politique majeure au sommet du pouvoir et de relations très tendues entre le Parlement et Martelly qui refuse de collaborer à l’enquête ouverte au Sénat sur sa présumée double nationalité étrangère.
A Port-au-Prince où la décision unilatérale de la Présidence de délocaliser le carnaval a fait de nombreux mécontents, plusieurs bandes à pied évoluaient mardi soir au Champ de Mars, centre traditionnel de l’événement, totalement bouclé par de nombreux agents d’unités spécialisées de la Police Nationale comme la CIMO et l’USGPN.
Michel Martelly a promis qu’une fois que les milliers de déplacés du 12 janvier 2010 auront quitté la grande place centrale située au coeur de la capitale, un carnaval des fleurs sera organisé l’été prochain afin de permettre aux port-au-princiens de s’éclater.
Ce type de carnaval avait été instauré sous la dictature pour célébrer en juillet l’anniversaire de naissance de l’ancien Président à vie Jean-Claude Duvalier (1971-1986). spp/Radio Kiskeya
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