lundi 7 mai 2012

Point cle de la campagne de Francois Hollande


François Hollande est élu président de la République Française, Sa campagne est organisée par Pierre Moscovici et Stéphane Le Foll, assistés des préfets Nacer Meddahet Chantal Jourdan, et adjoints de Michel Sapin pour la préparation du projet présidentiel et Manuel Valls à la tête d'un pôle de communication de quatre porte-parole.
Le début de sa campagne est marquée par les difficultés entourant l'élaboration de l'accord programmatique et électoral entre le Parti socialiste et Europe Écologie Les Verts en vue de 2012, notamment en ce qui concerne une éventuelle sortie du nucléaire. François Hollande intervient dans le cadre de cet accord, revendiquant le retrait du paragraphe sur la « reconversion à emploi constant » de la filière MOX, puis s'opposant à la proposition de supprimer le droit de veto de la France auConseil de sécurité des Nations unies. En outre, il subit une série de critiques, de ses concurrents de gauche (Eva JolyJean-Luc Mélenchon) et de la droite, qui lui supposent un manque d'autorité et lui reprochent de cultiver l'ambiguïté, dans l'attente de son programme.
Après en avoir esquissé les grandes lignes, lors d'un premier grand meeting au Bourget, le 22 janvier 2012, il présente le 26 janvier à la Maison des Métallos ses « soixante engagements pour la France », qui prévoient :
  • en politique européenne, la conclusion d'un nouveau contrat de partenariat franco-allemand, la demande de l'adoption d'une directive sur la protection des services publics ;
  • face au système financier, la création d'une agence de notation européenne, la séparation des activités de crédit et d'investissement des banques ;
  • en matière énergétique, la réduction de 75 à 50 % de la part du nucléaire dans la production électrique au profit des énergies renouvelables d'ici 2025 ;
  • concernant la fiscalité des particuliers, la fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG, la création d'une tranche supplémentaire de 45 % pour les revenus supplémentaires à 150 000 euros, le plafonnement des niches fiscales à un maximum de 10 000 euros par an, la remise en cause de l'allègement de l'ISF, mesures qui doivent rapporter 29 milliards d'euros de recettes supplémentaires selon lui;
  • la construction de 500 000 logements par an, dont 150 000 sociaux, financée par un doublement du plafond du livret A, l'État mettant à la disposition des collectivités territoriales ses terrains disponibles dans les 5 ans ;
  • sur l'insertion des jeunes, le recrutement de 60 000 professeurs, la création d'une allocation d'études et de formation sous condition de ressources, mise en place d'un contrat de génération qui permettrait à un salarié expérimenté d'être le tuteur d'un jeune embauché en contrepartie d'exonérations de charges, création au total de 150 000 emplois aidés ;
  • des aides aux PME, avec la création d'une banque publique d'investissement orientée vers les PME et la réduction du taux d'imposition à 30 % pour les moyennes entreprises et à 15 % pour les petites ;
  • le recrutement de 5 000 magistrats, policiers et gendarmes et le rétablissement de la retraite à 60 ans pour ceux qui auront cotisé plus de 41 ans.
Il évalue le coût total des nouvelles mesures à 20 milliards d'euros en cinq ans et à 29 milliards d'euros les hausses d'impôts nécessaires si le taux de croissance est de 2 % en 2014 puis de 2,5 % les années suivantes. Le chiffrage de son programme est contesté par ses opposants et par l'Institut Montaigne, de tendance libérale, d'autant plus qu'au programme initial s'ajoutent plusieurs mesures, annoncées début mars 2012 (sur l'enseignement supérieur, le droit des femmes, le pouvoir d'achat), pour un coût supplémentaire évalué entre 2,8 et 5,2 milliards par an selon le think tank patronal l'Institut de l'entreprise.
Avec 28,63 % des voix (10 272 705 voix) au premier tour, François Hollande se qualifie pour le second tour, arrivant devant Nicolas Sarkozy, avec 27,18 % des suffrages exprimés. Il obtient le plus grand nombre de voix des candidats socialistes au premier tour depuis1988, se trouvant à un niveau également supérieur à celui de François Mitterrand avant son élection en 1981.
Après un débat télévisé le 2 mai 2012 où il présente le président qu'il sera (anaphore « Moi président de la République… »), François Hollande sort vainqueur le 6 mai 2012 au second tour face au président sortant Nicolas Sarkozy, avec 51,63 % des voix, et est ainsi élu 24président de la République française. Il s'agit de la deuxième élection présidentielle la plus serrée de l'histoire de la Cinquième République, après celle de Valéry Giscard d'Estaing en 1974, mais c'est un résultat comparable à celui de François Mitterrand en 1981 (51,8%). Son investiture aura lieu le 15 mai 2012.

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